[TOP] NOS MEILLEURS FILMS DE 2019

Retour sur les images les plus marquantes de l’an 2019
à travers les tops films des rédacteurs de Seul le Cinéma.

Quentin Billet-Garin

1. AD ASTRA de James Gray
2. LE LIVRE D’IMAGE de Jean-Luc Godard
3. THE OA : PART II de Zal Batmanglij et Brit Marling
4. GLASS de M. Night Shyamalan
5. SYNONYMES de Nadav Lapid
6. ONCE UPON A TIME… IN HOLLYWOOD de Quentin Tarantino
7. TOO OLD TO DIE YOUNG de Nicolas Winding Refn
8. GLORIA MUNDI de Robert Guédiguian
9. DOLOR Y GLORIA de Pedro Almodovar
10. MR. ROBOT 405 METHOD NOT ALLOWED (S04E05) de Sam Esmail

 

Classer des images sous la forme d’un top revient à classer des émotions. Que l’on classe dix, treize, vingt, trente-trois ou cinquante-six films pour se donner une idée de l’année écoulée, on émet de toute façon une sorte de répertoire émotionnel. Par quels chemins sont passées mes émotions au cours de l’année ? Elles ont circulé dans ces dix films. Et comme j’aime bien montrer ce répertoire – pour recommander certains des films qui m’ont le plus touché -, je vais le décortiquer sous forme de jeu : je vais écrire sur dix images appartenant aux dix films que j’ai répertoriés, et vous devrez deviner à quel film chaque image correspond – parce que vous l’avez déjà vu, ou parce que vous allez le voir (forcément).

Quatre jeunes filles sont enchaînées, prisonnières d’une Bête, quand soudain, au ralenti, un héros à capuche brise les chaînes. L’héroïsme au ralenti qui, frame après frame, fait ce geste symbolique, brise les chaînes des genres cinématographiques, conjure les injustices qui séquestrent les innocents et se rapproche de notre réel, de notre monde.

Pas de dialogues aucun. Une infiltration dans un immeuble ultra-sécurisé, une manoeuvre nécessaire pour le hacking mené par deux personnages. Du silence et une musique haletante que Hitchcock n’aurait pas reniée. Un gardien de sécurité pas très malin. C’est à la fois rien et tout – la simplicité du storytelling fait toute sa puissance. Un beau plaidoyer contre les grandes formes et le “cinéma digne”. 

Notre-Drame a brûlé en 2019. Mais avant cela, un jeune immigré Israélien la mitraillait de toute sa rage. Nous voulons en finir avec les symboles, encore plus s’ils meurent déjà.

Un travelling arrière. Une image qui, soudain, se transforme en plateau de tournage. C’est le lieu qui mettait en scène le passage d’une vie – une enfance avec une mère -, mais c’est plus que jamais le lieu d’une vie : celle d’un cinéaste épris de ses images. 

Le film s’ouvre ainsi : par la naissance d’un nourrisson. Une petite fille dont le nom s’affiche en gros caractère sur l’écran, tandis qu’elle baigne dans le premier bain de sa vie. Une image qui agira comme un spectre sur toutes celles qui suivront, pour nous rappeler le fondement simple et cruel de notre existence : on naît (le début), on meurt (la fin). 

Dans une maison, l’héroïne, venue d’une autre dimension, est face à une tapisserie ornée de fleurs. Elle entend une voix, pose sa main contre la tapisserie, croyant que le son émane de derrière le mur. Une fois la main posée, la surface se troue. L’héroïne n’en croit pas ses yeux, mais la scène est à son image : elle redéfinit les mondes en les transperçant. 

L’espace. La caméra le montre à travers un long panoramique nous menant jusqu’à la planète Terre. Dans sa trajectoire, la lentille de la caméra joue avec le soleil, d’abord rouge, puis vert, puis bleu. En l’espace d’une seconde, la lentille dessine le contour du casque de Brad Pitt. Nous l’apercevons comme si un bref message d’alerte venait de retentir. Ce n’est que le début d’une remise en question profonde de la manière dont nous nous confrontons au vide (émotionnel) qui nous entoure. 

Dans le désert, un jeune mexicain est face à plusieurs hommes cagoulés, à genoux et attachés. Après un long moment de réflexion, le jeune homme dégaine son flingue et les tue un par un. Il parcourt le désert, et continue à tirer dans la tête de ces hommes qui, non, ne lui ont pas fait du mal : il n’en a tout simplement plus besoin. Nihilisme, crachat, chaleur, poudre à canon. 

Des rails. Encore des rails. Par-dessus, une voix. Des rails en couleurs, puis en noir et blanc. Des personnages. Des hommes, des femmes, des enfants aussi. Collage + montage + image, dont on ne cesse de tourner les pages. 

Brad Pitt avec une casserole, des pâtes à l’intérieur. Un chien mort de faim en hors-champ. Les deux mangent. Quand le second est au coin, la gueule dans la gamelle, le premier mate un feuilleton télévisé. Entre les personnages de ce feuilleton, une discussion, dont on peine à distinguer les mots. Brad Pitt s’exclame, visiblement d’accord avec ce qui a été dit : “Yeah”. A défaut de choisir une image, je vous donne la meilleure réplique de 2019.

Blandine Cecconi

1. APPOLO 11 de Todd Douglas Miller
2. JOKER de Todd Phillips
3. CHERNOBYL de Craig Mazin
4. AVENGERS ENDGAME de Joe et Anthony Russo
5. ONCE UPON A TIME… IN HOLLYWOOD de Quentin Tarantino
6. MARRIAGE STORY de Noah Baumbach
7. GREEN BOOK de Peter Farrelly
8. PARASITE de Bong Joon-ho
9. DOLOR Y GLORIA de Pedro Almodovar
10. GLASS de M. Night Shyamalan

 

Écrire sur l’émotion nostalgique de la clôture d’Avengers, ou la beauté des images d’archives de la conquête spatiale dans Apollo11, pourquoi pas. Mais rien n’équivaut à la puissance d’une expérience de cinéma haletante ou oppressante vécue dans une salle bondée. Joker est donc pour moi le film le plus saisissant de mon année 2019, marquant par la force et la justesse de son écriture, transcendées par le jeu d’acteur de Joaquin Phoenix. Aucune nuance : mon admiration est sans borne tant je ressens encore l’anxiété qui m’a fait trembler dans l’obscurité, tant j’entends encore les cordes de ce violon crissant. Dans la frontière entre le crasseux et l’héroïque, entre la folie et la norme, que dire quand il s’agit avant tout de ressentir cette ambivalence entre-mal être et jouissance ?

Jean-Baptiste Lamoureux

1. A HIDDEN LIFE de Terrence Malick
2. ASAKO I & II de Ryusuke Hamaguchi
3. AD ASTRA de James Gray
4. UN GRAND VOYAGE VERS LA NUIT de Bi Gan
5. LES ENFANTS DE LA MER de Ayumu Watanabe
6. LES ETERNELS de Jia Zhang-ke
7. MARRIAGE STORY de Noah Baumbach
8. JOHN WICK PARABELLUM de Chad Stahelski
9. 90’S de Jonah Hill
10. SO LONG MY SON de Wang Xiaoshuai

 

En contrebas des montagnes autrichiennes, la caméra saisit un éclair qui fend le ciel et tutoie les cimes. Le ciel s’électrise mais tarde le grondement ; il sourd finalement dans une vue plongeant sur Franz, dont les pensées tempêtent. Là est l’une des beautés foudroyantes du cinéma de Terrence Malick. Celle, singulière, de lier à la petitesse de ses personnages la grandeur du cosmos, jusqu’à ce que se troublent et s’indifférencient les valeurs d’échelles. En un ballet polyphonique de voix off, la guerre de La Ligne Rouge se déroulait davantage dans l’intériorité des soldats qu’autour d’eux. Dans The Tree of Life, la création de l’univers engendrait l’enfance de Jack.

Ainsi va Une Vie Cachée, le dernier film du cinéaste texan – le plus beau depuis son sacre cannois en 2011 – dans lequel Franz, un objecteur de conscience autrichien, refuse catégoriquement d’être enrôlé dans l’armée nazie, faisant montre d’une foi si intense qu’elle en ébranle l’autorité hitlérienne, son entourage, et son environnement. En une égale solennité, Malick s’attarde autant sur le visage en gros plan de Franz que sur les champs verts de son village balayés par la brise et filmés en grand angle. Le premier devient paysage, les seconds visages. Cette osmose trouve son acmé à la fin du récit dans l’image solaire d’une moto sillonnant les plaines herbeuses autrichiennes, réminiscence mélancolique de Franz, dont la vie, qu’il s’apprête à remettre entre les mains de Dieu, a d’abord cheminé pour l’amour quotidien de ses proches et de ses terres.

Lucas Martin :

1. MIDSOMMAR d’Ari Aster
2. 90’S de Jonah Hill
3. LES MISÉRABLES de Ladj Ly
4. PARASITE de Bong Joon-ho
5. MARRIAGE STORY de Noah Baumbach
6. MATTHIAS & MAXIME de Xavier Dolan
7. THE MULE de Clint Eastwood
8. VICE d’Adam McKay
9. LE CHANT DU LOUP d’Antonin Baudry
10. KNIVES OUT de Rian Johnson

 

Plutôt que d’expliquer pourquoi Ari Aster se confirme avec Midsommar comme un réalisateur essentiel pour le cinéma d’horreur, ou comment, dans 90’s et Les Misérables, des cinéastes semblent naître et affirmer un style, ou pourquoi Parasite mérite sa palme d’or, ou encore encenser d’autres films déjà défendus dans notre cher site (Marriage Story, Matthias et Maxime), ou ayant droit à des dossiers complets dans différentes revues (La Mule, Vice), il me semble préférable de m’intéresser à celui qui a complété au dernier moment mon top : A Couteaux tirés (Knives Out) de Rian Johnson. 

Deux ans après la sortie du huitième opus de Star Wars, et ses décisions surprenantes ayant engendré d’innombrables et violents débats sur Internet, le cinéaste change de style en proposant un whodunit : un mort, l’écrivain Harlan Thamaby, des suspects, ses enfants et petits enfants, un détective, Benoit Blanc (Daniel Craig), et, au milieu de tout ça, la jeune infirmière de la famille, Marta Cabrera (Ana de Armas). Johnson prouve qu’il est un maître des surprises avec ce film aux nombreux rebondissements. Ne se privant ni d’humour ni d’un certain cynisme, l’écriture est sublimée par le rythme du film qui, sans pour autant se presser, mène le spectateur sans lui laisser le temps d’élaborer ses propres théories. Servi par un casting tout à fait hollywoodien, avec notamment Jaime “Laurie Strode” Lee Curtis et Chris “Captain America” Evans, acteurs qui prennent un malin plaisir à jouer d’immondes personnages, ce film chatoyant porte étrangement en lui, sous son étiquette de whodunit, quelque chose du feel-good movie, son côté chaleureux invitant le spectateur à prendre sa revanche sur les arrogants pour être plus simplement heureux. 

Simon Pesenti : 

1. A HIDDEN LIFE de Terrence Malick
2. AD ASTRA de James Gray
3. IL TRADITORE de Marco Bellocchio
4. WATCHMEN : A GOD WALKS INTO ABAR (S01E08) de Nicole Kassel
5. MARRIAGE STORY de Noah Baumbach
6. THE BEACH BUM de Harmony Korine
7. 90’S de Jonah Hill
8. JOHN WICK PARABELLUM de Chad Stahelski
9. NOW APOCALYPSE : DISAPPEAR HERE (S01E09) de Gregg Araki
10. AN ELEPHANT SITTING STILL de Hu Bo

 

Loin du chantage à la performance – The Lighthouse, Joker et Midsommar, la trilogie de l’arnaque – des films ont su réveiller un élan, opérer une conquête.

A Hidden Life et sa lumière qui brillera longtemps dans les yeux de qui veut bien s’oublier l’espace de quelques heures. L’élan, figure centrale de Ad Astra, avec un Brad Pitt en quête de reconnexion avec lui-même, son père et les étoiles. S’élancer sur un skate dans les rues de Los Angeles version 90 au rythme d’un piano, sûrement le même qui accompagne la divagation poétique de Moondog, poète maudit et défoncé de l’ami Korine. Un regard qui s’élance entre deux êtres qui se sont aimés et qui ferment le portail d’une maison aidés par leur jeune garçon, victime collatérale d’une vie sentimentale qui s’est épuisé. L’élan d’une bagarre dans une bibliothèque, hilarante chorégraphie où John Wick brille comme un nouveau héros au grand coeur (Don’t touch his dog). Et les héros justement, ils sont difficile à cerner dans Il Traditore de Bellocchio : ils se cachent derrière un masque, ils dissimulent. Que dire alors du complot des hommes verts qui s’amusent à sodomiser la jeunesse dans un rêve de Now Apocalypse où l’élan du shoegaze tente de dissimuler la tragédie qui se trame dans la ville.

Car la plus grande séquence de l’année est une affaire de dissimulation et de héros. Dans un bar, une conversation entre deux personnages dont nous tairons l’issue. Affaire de regard et de croyance en la fiction dont seul Lindelof est capable. Il y a un peu de moi qui est resté dans ce bar, figé comme à la première écoute du cri de l’éléphant qui conclu le film de Hu Bo. Non vraiment, loin des arnaques et du vacarme ambiant, il reste des oeuvres qui se taisent, marchent sur la pointe des pieds pour mieux pouvoir parler et faire grand bruit.

Kieran Puillandre :

1. IL TRADITORE de Marco Bellocchio
2. AD ASTRA de James Gray
3. VICE d’Adam McKay
4. MARRIAGE STORY de Noah Baumbach
5. LES MISÉRABLES de Ladj Ly
6. ONCE UPON A TIME… IN HOLLYWOOD de Quentin Tarantino
7. UN GRAND VOYAGE DANS LA NUIT de Bi Gan
8. PARASITE de Bong Joon-ho
9. THE LIGHTHOUSE de Robert Eggers
10. THE DEAD DON’T DIE de Jim Jarmusch

 

Une boussole qui tourne sans cesse, incapable de s’arrêter sur un point, sur une direction à prendre. Une horloge de l’apocalypse qui indique 23H59 pour le cinéma. Il n’est pas question de la fin du monde des images, loin de là, elles n’ont jamais été aussi présentes. Peut-être s’agit-il seulement de mon horloge. Les images me rattrapent comme des minutes et des secondes, livrant des sensations et émotions qui me submergent de plus en plus. Une énergie qui devient raison d’écrire, de lire et plus simplement de penser autour des images. Une horloge qui indique 23H59 pour le cinéma ouvre les portes d’un nouveau labyrinthe. Un fil d’Ariane qui retrace les accomplissements des dernières années, dans ces couloirs qui s’ouvrent sur les nouvelles formes d’écritures et de diffusions des images.

Jim Jarmusch nous donne à voir cette apocalypse, celle d’un cinéma, un Alpha et Oméga où le monde se refait : The Dead Don’t Die est arrivé on ne sait trop d’où, a fait parler, et s’est ensuite volatilisé, comme le film le montre à l’écran. Que s’est-il passé ? Une succession de questions se sont ouvertes à toutes les réponses possibles. Il y a certes dans ce film une critique du genre, mais surtout un regard posé sur le cinéma, un cinéaste qui se questionne sur et au sein de son objet. Les corps sont lents, rongés par la nécrose d’images perdues de sens. La vie persiste, mais jusqu’à quand ? Tout va mal finir, tout ne peut que mal finir, et pour lutter Jarmusch arme ses personnages d’une perspective nouvelle : la connaissance du scénario, bien qu’ils ne le modifient pas assez pour survivre. Il est temps pour une génération de geeks, de stars et d’histoires de mourir sous nos yeux et ceux de Zelda Winston, prêtresse apocalyptique qui purge ce monde d’une coupe nette. Le film est monté par son katana, qui construit et déconstruit les images et, une fois le travail terminé, disparait pour laisser non pas l’esquisse d’un film de zombie, mais un tableau de cinéma.

Écrire et réécrire, penser et repenser.

Sam Saint-Pé :

1. ANIARA de Pella Kågerman et Hugo Lilja
2. KNIVES OUT de Rian Johnson
3. AVENGERS ENDGAME de Joe et Anthony Russo
4. PARASITE de Bong Joon-ho
5. ONCE UPON A TIME… IN HOLLYWOOD de Quentin Tarantino
6. LE CHANT DU LOUP d’Antonin Baudry
7. YVES de Benoît Forgeard
8. LE DAIM de Quentin Dupieux
9. J’AI PERDU MON CORPS de Jérémy Clapin
10. JOKER de Todd Philips

 

Sortons deux minutes des intelligences artificielles machiavéliques désireuses de détruire la Terre, l’Humanité et le reste : Yves est un frigo et il compose du rap. Jérem, son propriétaire, voit en lui un moyen de faire décoller sa carrière et, du même coup, son histoire d’amour avec So, la jeune femme qui lui apporte son frigo.

Sorti dans l’indifférence en juin 2019, malgré un clip promotionnel mettant en scène William Lebghil et Philippe Katerine, Yves répond tout de même à l’inévitable question : « Peut-on organiser une battle de rap entre un homme et son frigo ? ». Entre rap de loser et triangle amoureux improbable, le film adopte dans son rythme cette espèce de mollesse dépressive traversée par l’artiste en panne d’inspiration. Assez vite, s’éloignant d’une réflexion vue et revue sur les intelligences artificielles, le film prend un tournant inattendu : maniant l’absurde avec très grand sérieux, Yves fait preuve d’un premier degré désarmant, adopté corps et âme par le casting – notons, en plus de Lebghil et Katerine, la présence de Doria Tillier, parée de mystères.

Le film de Benoît Forgeard est donc une curiosité, probablement opaque aux yeux de certains, mais méritant l’intérêt du public en quête de comédies (romantiques) françaises aux choix radicaux.

Mathias Violet :

1. THE IRISHMAN de Martin Scorsese
2. MIDSOMMAR d’Ari Aster
3. PARASITE de Bong Joon-ho
4. A HIDDEN LIFE de Terrence Malick
5. ONCE UPON A TIME… IN HOLLYWOOD de Quentin Tarantino
6. PORTRAIT DE LA JEUNE FILLE EN FEU de Céline Sciamma
7. IL TRADITORE de Marco Bellocchio
8. AD ASTRA de James Gray
9. J’AI PERDU MON CORPS de Jérémy Clapin
10. LES MISÉRABLES de Ladj Ly

 

Il s’agit pour moi d’une évidence, The Irishman est le film de l’année. Mais si je veux surtout en parler, c’est parce que peu de gens sont de cet avis. Il est vrai que le film n’est pas sorti au cinéma en France, et s’est retrouvé tout de suite sur Netflix. Et ses trois heures trente et son rythme ont aussi pu en gêner plus d’un.

Loin du style habituel de Scorsese, The Irishman ne peut s’envisager comme un nouvelle version des Affranchis ou de Casino. Non, ce nouveau film est autre chose : nous sommes en face d’un requiem. Scorsese rend hommage aux acteurs – et aux gangsters – qu’il a propulsé sur le devant de la scène. C’est aussi beau que triste, et le cinéaste livre sans conteste son film le plus mélancolique en même temps que le plus froid. The Irishman n’emporte pas tout le monde avec lui, mais ceux qui acceptent de se joindre au recueillement s’en souviendront.